Le désir est plus beau imaginé que satisfait. C’est pourquoi la vraie beauté ne réside que dans la pensée. la réalité respire toujours la déception, la défaite d’une illusion.
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Opportunités
En ne renonçant pas, on multiplie la chance de gagner. Mais en même temps, on abandonne des opportunités qui auraient pu être plus intéressantes que ce l’on a gagné de l’autre côté. Des opportunités qui peuvent aussi ne pas arriver ou qui peuvent avorter en cours de réalisation. C’est dire que l’homme ne perd jamais et ne gagne jamais véritablement dans les actions qu’il accomplit. La seule opportunité qui soit toujours gagnante, c’est celle de savoir choisir sans perdre son temps à hésiter ou à regretter d’avoir pris tel ou tel parti.
« La Culpabilité allemande », Karl Jaspers
« Il existe entre les hommes, du fait qu’ils sont des hommes, une solidarité en vertu de laquelle chacun se trouve responsable de toute injustice et de tout mal commis dans le monde, et en particulier de crimes commis en sa présence ou sans qu’il les ignore. Si je ne fais pas ce que je peux pour les empêcher, je suis complice. Si je n’ai pas risqué ma vie pour empêcher l’assassinat d’autres hommes, si je me suis tenu coi, je me sens coupable en un sens qui ne peut être compris de façon adéquate ni juridiquement, ni politiquement, ni moralement… Que je vive encore après que de telles choses se sont passées pèse sur moi comme une culpabilité inexpiable. Quelque part dans la profondeur des rapports humains s’impose une exigence absolue : en cas d’attaque criminelle ou de conditions de vie menaçant l’être physique, n’accepter de vivre que tous ensemble ou pas du tout. » Karl Jaspers, La Culpabilité allemande.
L’exigeance d’une place parmi les hommes
La négritude est un racisme en soi. Un racisme fondé non pas sur le rejet, la haine de l’autre mais sur l’affirmation exclusive de soi, sur l’étalage outrancier de l’identité particulière et propre d’une race sous les yeux négationnistes d’une autre race. Elle n’a pas eu pour vocation de retirer le siège de la domination sous les pieds d’une race, elle est simplement l’exigence d’une place parmi les hommes. Hommage à Aimé Césaire qui a forgé ce mot et aurait eu cent ans cette année. Un autre baobab de la même posture exigeante et humaniste s’est éteint en 2013. Nelson Mandela.
Parlant de la transcendance qui doit être le fin mot de la négritude, Sartre écrit : « La négritude n’est pas un état, elle est pur dépassement d’elle-même, elle est amour. C’est au moment où elle se renonce qu’elle se trouve ; c’est au moment où elle accepte de perdre qu’elle a gagné : à l’homme de couleur et à lui seul, il peut être demandé de renoncer à la fierté de sa couleur. »
A chacun sa part de saveur
A force de vivre de l’aide, on apprend à devenir inutile, une abeille qui passe son temps à vibrer sans apporter sa part de miel individuelle et nécessaire à la construction de la commune saveur de la sauce de l’humanité.
Mouvement de la souffrance
On souffre davantage dans sa tête que dans le monde. Autrement dit, la crainte de la violence est souvent plus violente que la violence elle-même. Il existe, en effet, un grand écart entre notre vision et le mouvement de l’acte posé. Soit on en exagère la portée, soit on l’atténue. L’homme vit ainsi en perpétuel déphasage avec la réalité.